וַיִּסְע֣וּ מֵרְפִידִ֗ים וַיָּבֹ֙אוּ֙ מִדְבַּ֣ר סִינַ֔י וַֽיַּחֲנ֖וּ בַּמִּדְבָּ֑ר וַיִּֽחַן־שָׁ֥ם יִשְׂרָאֵ֖ל נֶ֥גֶד הָהָֽר׃ “Partis de Refidim, ils entrèrent dans le désert de Sinaï et y campèrent, Israël y campa en face de la montagne.” (19-2). Plusieurs questions sur ce verset :
Premièrement, il semble redondant et lourd : “Ils entrèrent… Ils campèrent…Israel campa”. Deuxièmement, on passe d’un pluriel à un singulier : “Ils campèrent… Il campa”.
Troisièmement, le mot Sinai disparait à la fin du passouk “De la montage”.
Le Kli Yaqar fait de l’ordre dans tout ça. Tout d’abord, il faut savoir que les Bné Israel n’auraient pas pu recevoir la Torah s’il n’y avait pas eu le Cha-lom (la paix) entre eux. De quel Cha-lom parlons-nous ici ? Celui qui consiste à être indulgent envers chacun et accepter l’autre même si notre avis diffère du sien. A l’époque, la Torah avait une direction, celle donnée par Moshé Rabbénou. Avec l’exil, nous avons été dispersés et cela a créé avec les années des divergences dans la loi et également cela à laissé place a des minhaguim (coutumes) divers au sein des communautés. Malgré tout, nous devons garder cette unité et vivre ensemble avec nos différences. Revenons maintenant à nos questions…
On voit du verset, que les Bné Israel sont partis “De Réfidim”. La racine de ce mot est Paroud (פרוד) qui veut dire “séparé”. Cela nous donne un point sur la situation des Bné Israel à cet instant. Ils manquaient d’unité! Plus que ça, la Torah nous dit qu’ils sont venus de là et sont entrés dans le désert du Sinai. Sinai vient de la racina Sina, qui veut dire “la haine”. Puis, “ils ont campés” dans ce désert. Ils ont compris à cet instant qu’Hachem attendait quelque chose pour leur donner la Torah : Le Cha-lom. Pour ça, il fallait remonter à la source et faire un nettoyage de fond. Pour retrouver l’unité, il faut enlever la haine. Pour enlever la haine, il faut supprimer l’orgueil. Voilà le programme dans le desert : Travailler la modestie (La Anava). On voit de notre verset que les Bné Israel ont changé à ce moment là. Ils ont fait tchouva ! Tout d’abord, le mot “Sinai” disparait à la fin du verset. Plus de haine entre eux. Ensuite, on passe du pluriel au singulier. Les Bné Israel sont maintenant כְּאִישׁ אֶחָד בְּלֵב אֶחָד (comme un seul homme avec un seul coeur). Tout devient clair maintenant et la beauté de la Torah une fois de plus nous dévoile en enseignement profond. Le seul moyen d’acquérir la Torah c’est dans la modestie. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle fut donné dans le desert, un endroit vide et sur la plus petite montagne.